A peine arrivées sur le sol argentin, j'embarque déjà mes deux soeurs pour un autre pays, inconnu pour toutes les trois:
Come on, direction l'Uruguay (et ses galères)!
[ Ca paraît toujours un peu fou dis comme ça, mais en réalité, depuis B.Aires, l'Uruguay n'est qu'à 1 heure, mas o menos, de bateau ]
Mais revenons en à nos folles aventures...
Nous quittons B.Aires, manquons de voir nos sacs à dos tomber dans l'eau marron du Rio (procédés plus que douteux en termes de sécurité et d'organisation), nous installons dans le ferry, rigolons à propos des chaussures roses à talon d'une petite fille à peine âgée de 8 ans et l'heure passe et... déjà, nous voilà dans un autre pays. Tampon de la douane, récupération des sacs (plus mal organisé, tu meurs!) et EN ROUTE!
Tout d'abord, Colonia. Pittoresque village situé sur le littoral Uruguayen, on y a passé notre première journée et ça valait le coup d'oeil!Des petits maisons de toutes les couleurs: roses, vertes, oranges, jaunes; de charmantes rues pavées, de vieilles voitures dont on aurait presque oublié l'existence, des gens agréables, un temps plaisant, des tortillas délicieuses et une bière succulente: la PILSEN, cerveza local.Le soir, décidées à marcher 5km pour aller voir des ruines situées là-bas, on se lance sur les routes, on arrive sur des plages, à l'heure du coucher du soleil, tout est parfait. Tout est parfait oui, sauf qu'on marchait, marchait, continuait à marcher et puis... pas de sortie... un mur de terre d'une dizaine de mètres nous empêchait de sortir de cette plage. Il était tard, des gens qui étaient louches venaient à notre rencontre, pas de lumière, une barque abandonnée dans le Rio, Cayote commence à nous rappeler avec vivacité la situation, ce qui commence à stresser tout le monde. Rires nerveux. Et puis, on a continué à marcher, longtemps, et on a fini par trouver une route. Ouf! Les aventures s'annoncent bien... déjà!
Au final? Les ruines? Elles demeurent inconnues à nos yeux. On a assisté,en revanche, durant quelques minutes, à un match de foot local depuis le haut d'un poteau électrique ce qui nous permettait de voir tout le stade.
Le lendemain matin, on se réveille, entendant la pluie battre le sol du patio, en apprenant que l'Uruguay a 1h de + pour le fuseau horaire et nous décidons à partir pour Montevideo, pleines d'espoir, après avoir pu déguster un bien bon petit déjeuner.
2heures de bus et arrivée à Montevideo.
On prend un taxi pour pouvoir aller à l'auberge dans laquelle on avait l'idée de loger.
Julie monte devant, moi et Charlotte derrière, et là... Ah mais qu'est ce qu'il se passe! ... on s'aperçoit qu'une vitre nous sépare du conducteur et de Julie!
Julie, ne parlant pas un mot d'espagnol, la vitre m'empêchant de me faire entendre, ce fût un moment très technique qui a consisté à faire passer l'adresse inscrite sur un papier par la fenêtre à Julie pour que le chauffeur puisse la lire. Finalement, on arrive bien à l'auberge sauf que... plus de places, on nous en conseille une autre... plus de places, on va dans l'avenue la plus fréquentée (si tentés soit on de dire qu'elle est "fréquentée" et là, le premier hôtel venu, un bouiboui pas cher nous accueille les bras ouvertes. On accepte de peur de rien trouver pour dormir. On monte dans les chambres et là, on comprend notre douleur, on comprend pourquoi c'est si peu cher. C'est juste immonde, abandonné, sale, insalubre, et en plus de tout cela, ça pue la mort. Douche au dessus des toilettes avec pour couronner le tout la grande découverte matinale (ce qui a réjouit Charlotte) qu'il n'y avait pas d'eau chaude et que des mille pattes, du moins des grosses bestioles, sortaient des égouts.
Imaginez vous être réveillée par Charlotte, à 6heures du mat', debout, dans l'entrouverture de la porte de la salle de bain, nue et recroquevillée par les gouttes d'eau froide qui lui tombait dessus, les tongs aux pieds "au cas où", le visage fatigué et de mauvaise humeur. Imaginez la criant car "ça fait 10 min qu'elle attend UNE goutte d'eau chaude" et que AAAAAH, ya des BESTIOLES!!
Bref, une horreur. Scène apocalyptique mais drôle pour moi et Julie, toujours sous nos couettes.
Après quoi, qui c'est qu'on a envoyé à l'accueil? Cléclé! Le gars de l'hôtel a fait genre son mac gyver en faisant couler 3 gouttes d'eau chaude et a dit "qu'il fallait attendre encore un peu" mais n'a rien résolu au problème! Donc, pas de douche Cayote!
N'allez jamais dans la capitale. Montevideo est la ville la plus morte qu'il doit exister au monde. Un samedi après midi, personne dans les rues, magasins fermés, restaurants idem sauf... le fameux Burger King! Vous voyez à quoi on en est réduite? Venir en Amérique du Sud pour manger un BK ( C'est légèrement lamentable; Ceci dit, le Whopper extrem king est un vrai délice. Hum ouais bon j'arrête!).
On a passé donc la journée à chercher QUELQUE CHOSE A FAIRE (des musées, des expos, des quartiers sympas).... en vain! On a donc rigolé nerveusement de notre inactivité.
[ Et en plus de ça, il pleuvait]
Heureusement, ce fût une bonne soirée avec notre petite famille de brésiliens rencontrée dans un pauvre petit restaurant gérontocrate (moyenne d'âge? 80 ans) de la ville, un des seuls ouverts un samedi soir!
Mais qu'est ce qu'il se passe à Montevideo? Partons.
Partons vers Piriapolis, petite ville portuaire où l'on aurait pu profiter de la jolie plage s'il n'avait pas plu... Argh. Mais qu'est ce que c'était drôle!
Ballades dans la ville, au port, sur les sentiers de terre rouge au milieu des toutes petites maisons uruguayenne ( j'aurais l'impression de vivre dans ma chambre. Besoin d'espace!), ballade au beau milieu de cette magnifique végétation, appréciant le beau petit marché et découvrant les poissons frais tout juste ramenés de la pêche nocturne. Ce petit village de pêcheur nous aura donc bien plu mais... il aura aussi bien plu. 30 minutes de soleil nous ont permis de sortir nos bikinis et de nous mettre à l'oeuvre pour une de nos danses favorites, le QUE CALOR!
On a terminé par une ENORME Glace (pour moi, chocolat suisse et menthe aux copeaux de chocolat) enrobée d'une fine couche de chocolat noir fondu. Un régal! Que vouloir de plus?
Mais tout bonheur a une fin et la phrase fatidique "Allez, c'est pas tout mais maintenant il faut rentrer à notre cher hôtel à MONTEVIDEO" tombe comme une sentence terrible.
Ceci dit, vous savez quoi?
Toutes ces galères font que je garde un souvenir mémorable de ces premiers pas en Uruguay avec mes soeurs tout simplement car, malgré tout ça, on avait pas perdu notre BONNE HUMEUR!
[ Un seul truc à rajouter:
"Montevideo, je te kiffe" dixit Charlotte ]
MILES BESOS. Hasta jamas Montevideo!